Instaurées il y a 6 ans, les évaluations numériques mesurent l’état des compétences et des connaissances acquises à l’entrée en CP, 6ème et 2nde. Elles explorent de larges champs en mathématiques (calcul, conversions, géométrie, problèmes) et en français (grammaire, compréhension de l’écrit et de l’oral, orthographe). Un test de lecture rapide à haute voix (fluence) complète le dispositif depuis 2 ans. Ces évaluations, qui n’entrent évidemment en rien dans l’évaluation du premier trimestre, permettent aux équipes pédagogiques de disposer d’une photographie de la classe bien plus vite que ne l’auraient permis les contrôles matière par matière. C’est un gain de plusieurs semaines. A contrario, ces évaluations ne sont pas infaillibles et appellent des réajustements nécessaires, tant il est vrai que chaque élève ne retrouve pas ses réflexes scolaires au même rythme.
Au collège Lis Isclo d’Or, une attention particulière est portée à la passation de ces évaluations. Le professeur de français ou de mathématiques de la classe, ainsi que l’AED référent, peuvent observer chaque élève : ses stratégies, ses difficultés personnelles qui ne sont pas forcément liées à la matière, mais à la maîtrise de l’ordinateur (ces évaluations ne peuvent pas se dérouler sur les supports familiers d’un élève du primaire que sont la tablette ou le smartphone), la vue, le stress, ou encore la lecture rapide à haute voix, totalement inhabituelle chez d’excellents lecteurs. Certains élèves cherchent à échapper au test par diverses stratégies : c’est un signe important qui appelle une réponse personnalisée. Chaque résultat est analysé en fonction de ce que l’équipe commence à comprendre du nouvel élève.
Que fait ressortir l’édition 2021 ? Le score de fluence (118), est en très léger recul par rapport à l’an dernier (120, qui est la moyenne attendue pour un élève en fin de CM2). Les écarts se sont accentués. Le nombre d’élèves en grande difficulté sur les deux matières augmente. Sans doute faut-il y voir un effet des mois de confinement subis par ces élèves alors qu’ils étaient en CM1. La syntaxe et l’orthographe posent problème à 1/3 des élèves. Les scores sont nettement plus faibles en mathématiques l’ensemble des champs mesurés pose problème à presque la moitié des élèves. Le format numérique explique en partie ce décalage
Quelle suite est apportée à ses tests ? Elle est double.
Dans un premier temps, ils permettent d’identifier une difficulté généralisée (à ce stade de la rentrée) afin de permettre une prise en charge très ciblée dans un cadre très rassurant pour l’élève et sa famille par deux adultes dédiés à cette tâche (cf article Devoirs Faits), puis, l’ouverture du programme Devoirs Faits élargi à l’ensemble des élèves de 6ème. Les résultats sont remis et expliqués aux parents à l’occasion de la première rencontre parents – professeurs.
Les résultats de ces évaluations sont naturellement au centre des échanges entre les Professeurs des Ecoles et du collège (le cycle 3 couvre le CM1-CM2-6ème ). Améliorer les performances en compréhension de l’écrit et en résolution de problèmes nécessite un travail concerté sur plusieurs années.
Dans un second temps, nous recevons le positionnement du collège par rapport à son environnement : la France, l’Académie, le Département, les collèges du bassin ou de profil proche. C’est important, car cela nous oblige à regarder objectivement nos points forts et nos faiblesses, au lieu d’avancer sur des impressions plus ou moins fondées.
Tout cela fait que ces évaluations ont su convaincre l’ensemble de la communauté éducative et sont devenues un moment essentiel de l’entrée en 6ème.